Chrétiens et chrétiennes vivent la persécution de façon différente. Voici le témoignage de Rehena*, qui montre à quel point les femmes chrétiennes sont vulnérables au Pakistan. Le 8 mars marque la journée internationale des droits des femmes. À cette occasion, prions pour toutes nos sœurs en Christ qui vivent la persécution.
«Je suis une mère célibataire et je suis la seule à pouvoir m'occuper de mon fils et de mon père. Mon travail commence à 20 heures. Parfois, je dois travailler toute la nuit. Mais que puis-je faire? Je n'ai pas d'autre choix que de travailler à l'usine.
J'ai un fils de 8 ans, Jadoon. Mon père est malade. Et c'est déjà assez pénible de devoir les laisser seuls tous les soirs.
Je rêvais de mettre Jadoon à l'école. Mais maintenant, je pense que mon fils sera comme sa mère, c'est-à-dire analphabète.
En tant que chrétiens, nous ne sommes pas en sécurité là où nous vivons. Au travail, il est dangereux de parler de ma foi en Jésus de quelque manière que ce soit. Nous devons cacher notre identité. Nous ne pouvons même pas prononcer le nom du Christ.
Je me souviens d'une femme qui travaillait dans la même usine que moi. Elle avait terminé son travail et a murmuré le nom de Jésus tout doucement. Son chef d'atelier lui a dit de ne plus jamais recommencer.
Il a commencé à la harceler et à lui demander de lui masser les épaules. Un jour, il a essayé de la toucher. Lorsqu'elle s'est défendue, il était tellement en colère qu'il l'a chassée de l'usine. Quelques jours plus tard, elle a été accusée de blasphème,
de profanation du Coran. Voilà comment se déroule la vie au Pakistan.»
Humiliations de la vie quotidienne
«Nous sommes une classe inférieure parce que nous sommes chrétiens. C'est une insulte aux musulmans que de manger avec nous dans la même assiette. Si nous touchons leur assiette, elle est souillée. Nous n'avons droit à aucun privilège ni à aucune dignité.
Il est difficile d'être une femme chrétienne. Quand j'ai eu mon fils, on m'a mise sur un lit sale où il y avait encore du sang de la femme qui avait accouché avant moi. D'autres femmes ont eu droit à un lit propre, mais pour moi, l'‹Isai›, le mot urdu
pour ‹chrétienne›, je n'ai eu droit qu'à un lit sale.
Ma cousine a été enlevée à l'âge de 8 ans et mariée à un musulman. Nous étions comme des sœurs et nous avions l'habitude de jouer ensemble. Son enlèvement a été une tragédie. Mais aujourd'hui, il y a tellement de différences dans nos vies. Aujourd'hui,
c'est une femme musulmane avec trois enfants. Elle a une bonne vie; elle a de quoi manger et ses enfants vont à l'école. Elle doit leur enseigner les prières islamiques. Je ne sais pas si elle se souvient encore de Jésus. Lui parle-t-elle encore, en secret?
Parce que quelqu'un qui rencontre Jésus une fois ne peut jamais l'oublier.
Être chrétienne ou être acceptée
Pour moi, si je dois choisir entre Jésus et une vie meilleure, le choix n'est pas difficile. Ils ne peuvent pas me faire choisir. Mais la question pour moi, et pour tous mes frères et sœurs du Pakistan, est la suivante: ‹Pourquoi devrions-nous choisir
entre Jésus et une vie de confort et d'acceptation?›
C'est difficile. Mais ma grand-mère chantait un hymne: ‹Vers qui irions-nous? Jésus est le seul chemin. Et j'ai déjà choisi: Jésus, mon Jésus›. Et c'est à cela que je m'accroche.»
*prénom d’emprunt
Prions:
- que le Seigneur relève Rehena* et la soutienne au quotidien.
- pour toutes les femmes chrétiennes du Pakistan, afin qu’elles continuent de s’accrocher à Jésus.
- pour les chrétiennes qui vivent dans les pays dans lesquels la foi en Jésus est combattue. Qu’elles puissent faire entendre leurs droits.