L'administration de l’État de Chhattisgarh, situé au centre de l’Inde, a imposé une interdiction sur les « églises de maison », affirmant qu'il s'agissait d'une décision importante pour maintenir l'harmonie communautaire. Pour les chrétiens, cette décision représente une nouvelle restriction.
Le mois dernier, policiers et fonctionnaires ont cherché à rencontrer des pasteurs et d'autres représentants de la communauté chrétienne afin de leur donner des instructions claires selon lesquelles les réunions de prière ne pourront à l’avenir plus être organisés que dans des églises autorisées et enregistrées.
L'administration affirme avoir pris cette décision d'interdire les églises de maison après avoir reçu des plaintes pour conversion religieuse et parce qu’elle estime pouvoir ainsi mieux éviter les tensions communautaires et les violences. De plus, elle impose que tout événement religieux ou social doit désormais faire l’objet d’une demande d’autorisation.
Suite à cela, plusieurs églises de maison ont été fermées de force et les chrétiens se sont vu interdire de se réunir pour prier. Les forces de l’ordre ont averti les chrétiens locaux qu'ils s'exposaient à des conséquences sévères, y compris l'emprisonnement, s'ils s'opposaient à l'arrêté d'interdiction.
La loi anti-conversion manipulée par les extrémistes
En Inde, dans plusieurs États, les extrémistes hindouistes attaquent les rassemblements de prière, les qualifiant d'activités de conversion forcée. Ils font pression sur la police pour qu'elle arrête des pasteurs en vertu de la loi sur la liberté religieuse (aussi connue sous le nom de loi anti-conversion).
La communauté chrétienne de Chhattisgarh a vivement protesté, affirmant que les «églises de maison» ne sont pas une nouvelle tradition, mais une pratique religieuse mondialement reconnue.
Les chrétiens demandent une enquête équitable
Les dirigeants chrétiens insistent sur le fait que dans les zones rurales ou les endroits dépourvus d'églises, il est normal que les gens se rencontrent pour prier dans les maisons. Ils ont également rejeté les allégations de conversion religieuse, affirmant qu'ils étaient faussement accusés par les organisations hindouistes.
«Les chrétiens du Chhattisgarh sont victimes de l'animosité religieuse du gouvernement hindouiste et des extrémistes religieux.»
Kunal Mishra*, partenaire local de Portes Ouvertes.
«L'interdiction des églises de maison a semé la peur et restreint la liberté religieuse des individus. Les rassemblements privés sont désormais remis en question, ce qui pourrait remettre en cause la Constitution indienne.
En théorie, les articles 25 à 28 garantissent aux citoyens le droit fondamental à la liberté de religion, y compris la possibilité de gérer leurs propres affaires religieuses et de créer des institutions religieuses, telles que des lieux de culte, sous réserve du respect de l'ordre public, de la santé et de la moralité.»
La communauté chrétienne a demandé à l'administration de mener une enquête équitable. Le verdict de la cour est attendu pour déterminer quelles orientations seront données sur cette question sensible.
*Nom d’emprunt pour des raisons de sécurité.
Prions:
- pour la liberté de culte dans les foyers, et pour que les restrictions et l'interdiction des églises de maison soient levées.
- pour l'unité entre les croyants, afin qu'ils puissent rester fermes dans leur foi et lutter pour leurs droits constitutionnels.
- pour le rétablissement de la paix dans l’État de Chhattisgarh, alors la haine et les malentendus se répandent actuellement.