Samedi 27 septembre, Portes Ouvertes Suisse a rassemblé tour à tour un large parterre d’invités pour célébrer 70 ans d’engagement au service des chrétiens persécutés, avant de proposer des conférences et ateliers l’après-midi et de terminer avec une soirée jeunesse qui a fait salle comble. Retour sur une journée marquée par la reconnaissance et l’espérance.
Placée sous le signe de l’héritage, la journée annuelle de Portes Ouvertes a mis l’accent cette année sur 70 ans de mission engagée au service des chrétiens persécutés, avec le désir de fêter avec reconnaissance l’obéissance à l’appel de Dieu de Frère André, son fondateur et d’engager la prochaine génération à soutenir à son tour l’Église qui souffre pour sa foi.
De la contrebande de bibles au soutien des chrétiens persécutés dans plus de 70 pays
Dès le matin, invités et amis ont été accueillis à Yverdon par l’équipe actuelle et de nombreux bénévoles, ainsi que par la VW coccinelle bleue emblématique: la copie de la voiture utilisée dès 1955 par Frère André pour ses passages de bibles en contrebande derrière le rideau de fer.
Lors de la célébration de reconnaissance, plusieurs invités se sont relayés pour remercier Dieu pour sa fidélité envers Portes Ouvertes et l’église persécutée.
«Vous êtes une voix, […] une main, […], une lumière pour ceux que l’on essaie de mettre dans l’obscurité», relevait Michel Siegrist, président (a.i.) du Réseau É vangélique Suisse, reconnaissant pour la source d’inspiration et l’étendard que représente Portes Ouvertes à ses yeux. «Continuez à réveiller nos consciences en nous rappelant que suivre Jésus peut coûter cher».
Evert Schut, compagnon de route de Frère André, a partagé des souvenirs de ses 40 ans d’engagement, rappelant que si tout a commencé par le désir brûlant de fournir des bibles à des chrétiens isolés des pays de l’Est, Portes Ouvertes a su s’adapter aux défis actuels grâce à son écoute des besoins des chrétiens persécutés, qu’elle accompagne aujourd’hui dans plus de 70 pays. «Que voulez-vous que l’on fasse pour vous?» reste la question posée lorsque des collaborateurs se rendent auprès de ceux qui souffrent pour leur foi, passent du temps et prient avec eux.
Le passage de témoins symbolique et la prière réciproque entre Evert Schut et Dylan Wirth, représentant de la nouvelle génération, a marqué le point d’orgue de la matinée. «Ceux qui veulent suivre Jésus seront persécutés, il faut que de nouvelles personnes s’engagent à leurs côtés» expliquait le premier, alors que le second relevait l’obéissance, le courage et la foi de ses prédécesseurs.
Des témoins résilients qui invitent à l’action
Fred Williams, pasteur d’une église attaquée violemment à Jos, au Nigeria, a pris la parole devant les quelques 500 personnes réunies lors des conférences de l’après-midi, démontrant que face à la haine, le commandement de Jésus d’aimer ses ennemis peut être appliqué avec foi et audace. «Au départ, je voulais me venger, mais Dieu m’a montré comment répondre à la haine par l’amour. Il m’a mis à cœur de me rendre dans des villages peuls, ceux-là même qui avaient attaqué mon église des années auparavant, et d’installer des panneaux solaires pour qu’ils puissent avoir de l’électricité. Ils ont été si touchés par cet acte d’amour désintéressé qu’ils me considèrent désormais comme un ami».
Enfin, Haroon*, chrétien d’arrière-plan musulman réfugié en Europe, anciennement imam de haut rang au Pakistan, a raconté aux 750 jeunes présents pour la soirée comment il s’est converti au christianisme alors qu’il avait été formé au djihad, tout en n’occultant pas le quotidien difficile qui est le sien depuis son départ forcé de son pays d’origine, sa tête étant mise à prix. «La prière d’un modeste chrétien de mon pays et l’amour de Dieu ont changé ma vie», leur expliquait-il, les encourageant à leur tour à aimer leurs amis, à prier pour eux et à vivre selon les enseignements de Jésus.
«À l’issue de cette journée, nous sommes profondément reconnaissants du témoignage de soutien à l’Église persécutée qu’ont démontré les plus de 1'200 participants à cette journée. Cela nous encourage, fondés sur 70 ans d’héritage, à continuer à nous engager aux côtés de nos frères et sœurs persécutés», conclut Philippe Fonjallaz, directeur de Portes Ouvertes Suisse.